Deux yeux servent à voir en trois dimensions et deux oreilles à mieux localiser une source sonore.
Mais quelle est l’utilité de deux narines ?
A cela deux réponses possibles et complémentaires, l’une physiologique et l’autre énergétique.
Pour la physiologie, voici un article de « Science et Vie » de décembre 2012 :
Le neuropsychologue lyonnais George Michael propose de mener une petite expérience : si vous respirez par le nez contre un miroir, vous constaterez grâce à la buée qu’une narine expire plus que l’autre. Recommencez plus tard, et ce sera au tour de l’autre narine de souffler d’avantage…
Et ce changement se produit plusieurs fois par heure. « Ce cycle nasal permet d’apporter plus de molécules odorantes dans l’un des deux bulbes olfactifs, régions du cerveau situées à l’avant de chaque hémisphère, explique le spécialiste. Ces zones spécifiques traitent alors les informations : odeur, température, taux d’humidité, piquant.» Mais ces informations varient en fonction de la narine dont provient l’air. En effet, nos narines seraient en quelque sorte spécialisées.
La gauche, plus sensible à la chaleur, permettrait de dire si une odeur est agréable ou pas, quand la droite détecterait mieux le froid et le piquant des odeurs (comme la menthe). En apportant alternativement un surplus d’oxygène aux hémisphères, ce cycle nasal induit aussi un cycle hémisphérique.
Selon George Michael, « cela améliorerait alternativement leurs performances. Des expériences menées aux Etats- Unis ont ainsi montré que si un droitier se bouche la narine droite, son élocution s’améliore et s’il obstrue sa narine gauche, ce sont ses performances visuelles ».
Est-ce pour cela que certains réussissent les doigts dans le nez ?
Pour l’énergétique, puisons aux traditions orientales qui accordent au souffle une importance majeure (pranayama par ex) :
Pour comprendre le fonctionnement et le rôle des deux narines, il faut préalablement s’intéresser à ce qu’on appelle, dans la tradition Hindoue Tantrique, les Nadis.
Les Nadis sont des canaux subtils à travers lesquels l’énergie vitale ou Prana circule dans notre corps.
Différents des méridiens d’acupuncture qui vibrent sur une autre plan, ils sont au nombre de 72000. Il y a trois nadis principaux : l’un prend sa source à gauche du premier plexus ou Chakra et termine sa course dans la narine gauche ; il véhicule l’énergie vitale descendante, féminine, rafraîchissante, yin : c’est Ida ; l’autre prend sa source à droite du premier Chakra et se termine dans la narine droite ; il véhicule l’énergie vitale ascendante, masculine, réchauffante, yang : c’est Pingala. Ces deux canaux circulent en serpentant autour du troisième nadi majeur : l’axe central, Sushumna et se croisent à la hauteur de chaque plexus (cf.le Caduce). Nourri par Ida et Pingala, Sushumna va à son tour alimenter en énergie vitale chaque Chakra le long d’un axe qui suit celui de la colonne vertébrale. On peut visualiser ces centres énergétiques comme étant des fleurs attachées à cet axe central et les considérer comme de véritables transformateurs énergétiques, qui possèdent leurs propres fréquences et tournent comme des roues plus ou moins rapidement : le plus lent est celui du bas et le plus rapide celui de la couronne.
A chaque inspir le prana va être capté par Ida ou Pingala afin d’être envoyé dans tout l’Arbre de Vie et alimenter les plexus. Ida ou Pingala : Notez comme pour la physiologie la notion de fonctionnement alternatif de chaque narine. Pour le Prana c’est à chaque inspir qu’il y a changement de capteur : un inspir c’est la narine droite qui va capter le Prana et le diffuser via Pingala ; puis l’inspir suivant ce sera la narine gauche qui va être sollicitée pour diffuser le Prana via Ida.
Ainsi le Prana, capté par la narine droite ou gauche est « coloré » de Yang ou de Yin pour donner une polarité accrue à la chaîne des chakras, gage d’une plus grande vitalité…entre autres.
Quand on sait qu’en Olfactothérapie cette polarisation du Prana se complète par une information vibratoire supplémentaire donnée par l’odeur de l’huile essentielle inspirée… Et que cette fréquence est multiple mais aussi différente car spécifique à chacune des huiles essentielles utilisées en Olfacto. Alors, on mesure la quantité d’informations subtiles que les deux narines envoient dans l’Arbre de Vie et les corps (physique et énergétiques) lors d’une séance avec plusieurs huiles...
Entre 1995 et 2000 plusieurs expérimentations furent menées pour observer l’influence de la narine droite ou gauche dans les accompagnements en Olfacto. Soit avec des consultants à qui on faisait inspirer avec une seule narine puis avec les mêmes odeurs d’huiles mais captées par l’autre narine ; soit avec des personnes qui étaient anosmiques d’une narine seulement, ou avaient une obstruction partielle temporaire des voies respiratoires (une narine bouchée par ex).
Ces tests ont surtout servis à conforter la vision exposée plus haut d’une polarité narine droite/ gauche via celle de Ida et Pingala. En effet, les conséquences sont flagrantes et valident qu’inspirer une odeur avec les deux narines ou une seule est différent. Mais une fois le mental rassuré à ce sujet la diversification des protocoles Olfacto pour inclure cet élément devait être si fouillée que cela en devenait hyper cérébral pour le praticien. Cela l’aurait éloigné de nombreuses qualités requises pour accompagner au mieux le consultant. De plus les conséquences d’une telle pratique sont difficilement mesurables mais non moins certaines…prudence donc.
De même, dans les exercices respiratoires yoguiques (pranayama) il est vivement conseillé de respecter l’utilisation symétrique des deux narines lors des alternances d’inspirs afin de ne pas déséquilibrer en Yang ou en Yin l’apport de Prana. La pratique dissymétrique est exceptionnelle et faite dans un but bien précis.
N’allons pour autant pas croire qu’il est catastrophique de respirer avec une narine bouchée :
L’air inspiré « inconsciemment au quotidien » n’a pas le même impact sur notre distribution énergétique que celui inspiré en conscience lors des pranayamas ou de séances en Olfactothérapie.
Olfactivement
Gilles Fournil