Utiliser l'odorat pour stimuler le cerveau du patient et lui faire retrouver la source de ses souffrances, c'est ce qu'ont développé certains psychothérapeutes avec des résultats étonnants...
De nombreuses méthodes se servent du nez pour soigner. En aromathérapie on utilise depuis longtemps l’action biochimique des odeurs sur le corps. Et depuis une vingtaine d'années, des professionnels ont développé différentes thérapies qui utilisent l'impact de ces odeurs sur l’énergie et la psychologie.
L’odorat, lien avec l’inconscient
Selon eux, l’odorat est relié à notre inconscient et exclu la mentalisation. "Ce que l’on sent par l’odorat passe par les nerfs et va au cerveau limbique, le rhinencéphale. En
conséquence, on analyse moins, il y a une part d’inconscient dans les réactions, comme un reflexe", explique Alain Faniel*.
"Avec les odeurs, on accède directement à la charge émotionnelle, à ce qui anime ou freine un individu", complète Gilles Fournil**. "Par exemple, avoir assisté à une scène très violente pendant l’enfance peut susciter une peur de la colère, qui elle-même peut engendrer la peur de s’affirmer pour ne pas être dans le conflit".
L'Olfactothérapie : des odeurs aux émotions
En 1992, Gilles Fournil crée une nouvelle méthode de psychothérapie corporelle brève pour soigner ses patients et enregistre la marque "Olfactothérapie". Cette méthode s’appuie sur le
sens de l’odorat pour amener un individu à trouver la source de ses souffrances, nées dans son passé et enfouies au plus profond de lui, puis à les surmonter et à les évacuer.
L’Olfactothérapie pratiquée par Gilles Fournil s’appuie sur 16 huiles essentielles qu’il fait sentir à ses patients. "J’ai déterminé ces odeurs de base en fonction de la fréquence vibratoire des huiles essentielles. Quand le patient les inspire, une résonnance est exercée sur les chakras, c’est-à-dire les plexus énergétiques de la médecine ayurvédique qui permettent de diffuser l’énergie vitale dans le corps. Cette résonnance ramènent à des questions essentielles et nous renseignent sur l’état physique et psychologique de la personne".
La séance : sentir et se relaxer
Le patient classe les odeurs en 3 catégories : celles qu’il aime, celles qu’il n’aime pas et celles qui lui sont indifférentes. "Les odeurs aimées et non aimées impliquent une charge
émotionnelle et indiquent que tel ou tel chakra est déséquilibré", ajoute Gilles Fournil. La rose, liée au chakra cardiaque, peut ainsi être désagréable pour celui qui a des problèmes
avec l‘amour. "Avec ces odeurs, on va chercher un souvenir, en s’appuyant sur un contexte audiovisuel, tactile et olfactif qui entoure un événement", souligne Alain Faniel.
S’ensuit donc une recherche de la cause du trouble et un travail de rééquilibrage. Des exercices de respiration, un travail de relaxation et la manipulation du sommet du nez sont
introduits dans les séances à la fin de la thérapie.
"Parfois on associe également le toucher", ajoute Gilles Fournil. "Le thérapeute appuie sur une partie du corps du patient liée à la peur, la colère ou encore la culpabilité, en fonction
de sa souffrance."
Le thérapeute incite son patient à s’exprimer sur les émotions liées à l’odeur afin de comprendre une souffrance puis de l’évacuer. Par le toucher et le dialogue, le patient réapprivoise
l’odeur, accepte son traumatisme, apprend à le gérer et est pacifié.
"On présente à nouveau l’odeur non aimée et la plupart du temps on note une amélioration de sa réception", conclut Alain Faniel.
D’autres méthodes
D’autres méthodes thérapeutiques utilisent les odeurs. Le monde médical commence à s’y intéresser notamment grâce aux travaux de Patricia Canac***, parfumeur-chimiste et professeur à
l'Institut Supérieur de la Parfumerie de Versailles.
"Je me suis intéressée à l’aromathérapie et à l’Olfactothérapie pour réfléchir à un usage médical des odeurs. En tant que membre de l’association Cosmetic Executive Women, j’interviens au service neurologique de
certains hôpitaux afin d’aider des patients à retrouver la mémoire après un accident ou un choc émotionnel, stimulant leurs cerveaux par l’odorat."
Dans la formation qu’elle dispense, elle ne propose pas uniquement des huiles essentielles mais constate la même chose que Gilles Fournil : "le système olfactif est relié au cerveau limbique, donc au siège de la mémoire et des émotions".
Trouver un praticien
Pour l’instant, aucun diplôme d’olfactothérapeute n’est reconnu et plusieurs méthodes de formation sont dispensées. Dès lors, comment choisir celui qui utilisera notre nez pour nous
soigner ?
Pour Patricia Canac, il n’y a qu’une solution : "Il faut faire des essais. Toutes les méthodes de formation sont intéressantes, mais toutes ne conviennent pas à tous les
individus".
Et Gilles Fournil d’ajouter : "plus que la méthode, c’est la qualité d’être du thérapeute qui prime".
* L’Olfactothérapie, Sentir pour mieux se sentir, Alain Faniel, éditions Amyris
** Olfactothérapie ®
*** Olfarom